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Psapp – Interview

PSAPP

Le deuxième album du duo londonien Psapp est sorti il y a quelques jours en France. On pourrait classer leur musique dans la catégorie fourre-tout et bien fournie ces temps-ci de "folktronica". La fraîcheur de leurs idées distingue avec bonheur les bricolages du duo, qui dévoile ici quelques mystères sur son fonctionnement. Pas tous, rassurez-vous (par exemple, cette histoire de poils pubiens reste assez obscure, et c’est peut-être une bonne chose).

Psapp

Vous avez sorti pas mal de disques durant trois ans, sur beaucoup de labels différents. Comment êtes-vous passés de Melodic à Domino, via Arables ou Leaf ?
Galia : Cela a été quelque chose d’assez organique. Nous avons commencé à envoyer des demos à des labels il y trois ans, et Melodic était l’un d’entre eux. A mesure que nous sortions des disques et que nous devenions plus connus, nous avons commencé à attirer l’attention de plus gros labels. Nous avions toujours apprécié Domino pour leur super catalogue et par conséquent nous leur avions envoyé quelques morceaux à la fin de l’année dernière. Par chance pour nous, ils nous ont appréciés également, hourra !!

Certains de vos morceaux ont été utilisés comme bande-son de série télé aux Etats-Unis. Cela a changé votre vie ?
Galia : en fait, on n’a pas tendance à y penser, car nous n’avons pas la télévision. Pour nous, l’aspect le plus intéressant du fait d’être dans un groupe est le processus d’écriture, la création et la sélection de sons, l’écriture des paroles et l’expérimentation. Je me sens parfois un peu dépossédée d’une chanson une fois qu’elle est dans le domaine public. J’ai tendance à être plus excitée par les chansons sur lesquelles nous travaillons en ce moment, donc pour être totalement honnête, je ne pourrais pas dire que l’utilisation de nos morceaux dans des émissions télé ait eu un effet important sur nous ou sur la façon dont nous travaillons.
Carim : Pour moi, la télévision est juste un autre média, comme la radio ou l’internet. Peut-être plus populaire…

A propos de votre processus d’écriture, comment se déroule-t-il ?
Carim : C’est la partie la plus intéressante pour nous – c’est ce qui nous motive à continuer. Nos sessions d’enregistrement sont des périodes assez brèves, intenses et hystériques, pendant lesquelles nous trouvons toutes les idées principales pour un morceau, et parfois même réalisons le premier mix le jour même. Parfois, il nous faut le bidouiller encore pendant un moment, mais tant que nous capturons l’essence du morceau le premier jour, c’est tout bon.
Galia : Cela dépend. Nous ne sommes pas très friands des règles, nous aimons essayer quelque chose de différent à chaque fois que nous travaillons, donc une chanson peut partir d’un bruit, d’un jouet, d’un bout de bois ou d’un instrument traditionnel comme un riff de clavier, une partie de guitare ou un rythme que l’un de nous tape sur une tasse de thé.

Votre musique semble être un travail de studio très méticuleux et précis. Comment cela se passe-t-il quand vous devez travailler avec d’autres musiciens pour retranscrire cette musique sur scène ?
Carim : Cela implique pas mal de réarrangement. Certaines chansons fonctionnent avec le groupe, d’autres auraient nécessité un orchestre de vingt chats (sic), dont, j’espère, nous pourrons disposer dans le futur. D’une certaine façon, ça a été comme d’écrire de nouvelles chansons et nous avons dû nous habituer à expliquer à nos Psapplings (les membres de notre groupe de scène) comment nous voulons qu’ils jouent leurs parties. Galia et moi n’avons pas réellement à nous expliquer mutuellement nos idées musicales parce qu’après un moment, on sent ce que l’autre veut dire. Ca serait encore mieux si Galia était une personne agréable.
Galia : Il y a un élément chaotique à la fois dans le son de Psapp en studio et sur scène, mais c’est un chaos très différent. Le spectacle sur scène est bien entendu beaucoup plus volatile, mais ce serait très ennuyant s’il consistait juste en notre présence à tous les deux sur scène – un portable et des voix ne seraient pas suffisant pour un concert digne de ce nom. Nous avons essayé de transcrire les parties les plus complexes du disque pour d’autres instruments, donc les concerts sont à bien des égards très différents.
Carim : Du chaos dans le studio ??? Je suis bien trop maniaque pour ça.

Votre studio d’enregistrement ("HQ") semble être un endroit bien particulier. Pouvez-vous nous le décrire ?
Galia : C’est poussiéreux, désordonné, plein de jouets et d’hystérie ; la semaine dernière, il débordait de ballons et de conteners d’hélium, souvent c’est plein de choses que Carim répare et il y a toujours beaucoup de papier et de stylos, les restes de vieilles batailles de nourriture, des images de chats et les déchets d’expérimentations infructueuses. On y trouve aussi beaucoup de poils pubiens, mais ce ne sont ni les miens, ni ceux de Carim, ce n’est pas la bonne couleur. Nous avons commencé à les collectionner dans un petit sac, et maintenant, nous demandons même à nos amis de faire don d’un peu de leurs poils pubiens quand ils nous rendent visite. Nous allons bientôt avoir besoin d’un nouveau sac.
Carim : Hum, en fait, c’est un endroit secret, quelque chose comme la grotte d’Aladin. Je trouve cela très important d’avoir la bonne atmosphère en studio ; la bonne proportion d’accessoires idiots, de bons microphones et de la bonne sorte de thé.

La recherche d’instruments étranges est une activité qui vous occupe beaucoup lorsque vous voyagez ?
Galia : Oui ! Peut-être est-ce le moment pour Carim de mentionner son nouvel ami ?
Le serpent de Carim : Je ne vois pas de quoi tu veux parler…
Carim : Parfois, nous prenons notre enregistreur mini-disc et nous enregistrons toute sorte de sons en chemin, mais la plupart du temps, nous finissons par acheter des multitudes d’objets idiots dans les magasins de jouets ou les boutiques d’occasion (pound shops). Nous revenons juste des Etats-Unis où nous avons acheté un kit d’électronique pour les enfants, le genre de trucs que tu achètes quand tu veux que ton enfant devienne chercheur dans le nucléaire. Je n’ai pas encore eu le temps de m’en servir, mais je suis sûr que j’arriverai à en sortir un genre d’explosion.

Votre musique est très originale et personnelle. Néanmoins, y’a t il d’autres artistes dont vous vous sentez proches ?
Carim : Non, je ne me sens proche de personne, vu que je n’ai pas d’âme. Bien sûr, il y a plein d’artistes sources d’inspiration, mais avec moi, c’est plutôt une sorte de cacophonie. Quand nous travaillons sur une nouvelle chanson et qu’elle commence à ressemble à la musique de quelqu’un d’autre, on change tout – à moins qu’il s’agisse de David Hasselhof, bien sûr.
Galia : Les comparaisons sont inévitables. Je n’aime pas trop les encourager, mais il est juste de dire que Phil Collins est une grosse inspiration pour nous deux.

Pourquoi tant de chats partout ? Vous n’avez jamais été tentés de vous faire produire par Ian Catt ?
Galia : Wow, je n’avais jamais entendu parler de lui, maintenant que je le connais, oui, s’il vous plaît ! Parce que les chats sont incroyables, ils font les tronches les plus étranges, ils sont méchants et doux à la fois. C’est comme n’importe quelle obsession, pas nécessairement logique mais totalement compulsif… prrrrrrr…hissss…mioooowwwwww
Carim : Je pense qu’il faut qu’on contacte ce Ian Catt et qu’on enregistre un duo avec lui et notre nouveau chat. Elle n’est pas aussi causante que Splodge, le premier membre félin de notre groupe, cependant.

Quelle est votre chanson favorite à propos de chats ?
Galia : Notre préférée est "Everybody wants to be a Cat", des Aristochats, nous venons juste d’en enregistrer une reprise, et nous la jouons également en concert, la fin est très hystérique et on en double le rythme.
Carim : J’aime aussi beaucoup "What’s That Cat doing in the Toaster?" des  Feline Surgeons.

Propos recueillis par Guillaume Sautereau.
Merci à Florence.

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