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Twisted Charm – Real Fictional

TWISTED CHARM – Real Fictional
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TWISTED CHARM - Real FictionalAvec Twisted Charm, il n’y a pas tromperie sur la marchandise : comme l’indique le nom du groupe, on entre dans un univers musical tordu, mais qui ne manque pas de charme. "Real Fictional" est en effet attirant et en même temps un peu repoussant, bancal et foutraque – à l’image du visuel grouillant de la pochette. En effet, dès l’ouverture de "Never Grow Older", ça part dans tous les sens, et on s’en prend plein la figure : une rythmique minimaliste et nerveuse, un saxo vicieux, des paroles ironiques… On a un peu l’impression de se retrouver devant le croisement improbable de Pulp pré-"Different class" et de The Street, un pied dans les 80’s, l’autre dans les années 2000.
S’inscrivant dans une certaine tradition satirique du rock d’outre-Manche, Twisted Charm manie le cynisme et la critique sociale avec autant de fougue que les guitares et les synthés (au hasard, "Phoney People", "Television Nation" ou "Boring Lifestyle", dont les titres parlent d’eux-même). Pour ceux qui comprennent l’anglais, c’est plutôt réjouissant. Pour les autres, pas d’inquiétude, il reste toujours la musique : une sorte de post punk au groove vénéneux, volontiers régressif et absurde (on pense souvent à Devo). "Real Fictional", c’est un grand vent de folie, donc, mais aussi d’énergie contagieuse (on pense parfois à Bloc Party, en moins hiératique et prétentieux).
Le grand atout du groupe, c’est le saxo de Luke Georgiou, qui finit par donner le tournis à force de piaillements mal embouchés. Le phrasé du chanteur, Nathan Doom, accentue l’impression de vertige : ce dernier malaxe les mots avec nonchalance, de manière déconcertante et entraînante à la fois. Cette alliance singulière du chant et du saxo pourra peut-être en dérouter plus d’un. Quoi qu’il en soit, on ne peut que saluer la grande cohérence de "Real Fictional" : de bout en bout, de l’excellent "Cinema" à "London Scene ?", de "Socialite" à "Jealousy", c’est le même feu bizarroïde qui anime tous les morceaux.
Sans prétendre bouleverser tous les canons du rock, Twisted Charm réussit à se forger une identité musicale reconnaissable entre toutes. "Real Fictional" mérite que l’on tende l’oreille.

Aurélien Gaidamour

Never Grow Older
Cinema
Socialite
Clone Baby
London Scene ?
Layabout
Boring Lifestyles
Broken Girl
Phoney People
Happy Alone
Television Nation
Jealousy

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