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Disques

Land – The Sand Corridor

LAND – The Sand Corridor
(Autoproduit)

LAND - The Sand CorridorIl y a des disques qui savent prendre le temps, là où d’autres ne feraient que traîner en longueur. En concert, la musique de ce duo parisien se définit avec une certaine ironie (et s’exprime assez sérieusement) comme une "alternance de désert et de montagne". Sur disque, l’avantage est clairement au premier. Et pour cause, inspiré des écrits de Geoffrey Moorhouse, qui entreprit en son temps de traverser le Sahara d’ouest en est, "The Sand Corridor" est le prototype même du concept album, dont l’histoire, fort simple, tient en quelques mots : le récit d’un homme parti marcher dans le désert. La musique revêt logiquement les apprêts de son propos ; longue, lente et aride, la traversée s’effectue dans un désert acoustique aux arrangements parcimonieux. Guitare sèche, basse et percussions font office de sable tour à tour brûlant ou glacé. Agrémentées de quelques mouvantes trouvailles, les tendances instrumentales instaurent une atmosphère proche dans l’esprit de ce à quoi "Spiderland" aurait pu ressembler si les membres de Slint avaient finalement renoncé à l’électricité avant l’enregistrement de leur mythique album. La voix douce, ténue, chevrotante, qui, en d’autres circonstances, aurait pu être l’argument de vente du groupe, est ici toute dévouée à la construction d’une mise en scène elle-même au service d’une épure esthétique totalement assumée. Les paroles, minimalistes à leur façon, disent en peu de mots bien choisis, ce que cette expérience humaine peut avoir de fascinant et terrible, sans verser dans un pathos facile. Certes, cet édifice fragile laissera sur leur faim les auditeurs impatients et les mélomanes pressés d’en venir au but. Les autres auront à cœur de reconnaître dans ce premier album prometteur une petite épopée post-folk, dont le souffle particulier se distille moins dans l’énergie isolée de chaque chanson que dans l’unité du disque entier. Fort d’une œuvre à l’homogénéité rare, qui peut difficilement s’apprécier à la première écoute tant la dernière chanson constitue une clef à la première, et vice versa, Land peut en somme se targuer d’avoir dévoilé une musique conçue pour durer. Ne vous privez donc pas de désert.

Jean-Charles Dufeu

The Walk, First Day Along the Path
A Mirage, or the End of an Illusion
Farago, in Between Stones and Hills
Stella, You’re a Light in this Dark
A Dreadful Night under Blind Stars
Further Along, the Deserted Windwill
Just Dust and Vanishing Wishes
Waiting for Death or the End of it All
Going Back, There is a Way Ahead

 

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