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Depeche Mode – Sound of the Universe

DEPECHE MODE – Sound Of The Universe
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DEPECHE MODE - Sound Of The UniverseUn amoureux de Depeche Mode connaît la vertu de la patience puisqu’il faut souvent attendre quatre ans entre chaque nouvelle production. Avec ce douzième album, une conclusion s’impose : l’implication de Dave Gahan, chanteur du groupe, au sein de Depeche Mode pervertit grandement la qualité du trio mené par Martin Gore. Cela était frappant dans l’opus précédent puisque les plus mauvais titres de "Playing the Angel" résultaient du besoin impérieux de Gahan d’écrire ses propres chansons, ou en tout cas d’y mettre ses paroles, tout en utilisant d’autres personnes pour la musique. Cela donnait "Suffer Well", "I Want it All" et "Nothing’s impossible", chansons vraiment insignifiantes et faisant pour la première fois d’un album de Depeche Mode un disque en demi teinte. Je ne m’étendrai pas sur l’album solo de Dave Gahan, "Paper Monster", fort dispensable et bien moins intéressant que les deux "Counterfeit" de Martin Gore.

Mais cette fois, alors que Depeche Mode n’avait, depuis "Music for the Masses" jusqu’à "Ultra", jamais commis de mauvais album, bien au contraire, le groupe nous offre un disque fade, sans relief et mélodiquement assez plat. Ce constat, plein d’amertume de la part d’un admirateur de ce groupe, est renforcé par l’espoir que le single "Wrong" avait pu susciter avant la sortie du disque. "Wrong", formidable chanson à la rythmique industrielle et au refrain entêtant, quasi hypnotique, représente ce que Depeche Mode sait faire de mieux. C’est pourquoi écouter "Sound of the Universe" entraine une telle déception.

Que dire d’un "Peace" qui exhume le pire de Vangelis, comment décrire l’ennui de "Come Back", sorte de Tears For Fears lénifiant saupoudrée de distorsion à la guitare ou de "Miles Away", synthétique et morne ? Ces deux derniers morceaux sont d’ailleurs de Dave Gahan, ceci expliquant peut-être cela, même si force est de reconnaître que le troisième titre qu’il a composé, "Hole To Feed" est à l’inverse diablement efficace avec de belles variations mélodiques.
"Perfect" et "Jezebel" brillent par leur inutilité, ne décollant jamais et se contentant du minimum au niveau de la composition.

Reste l’excellent premier titre "In Chains", qu’on croirait tout droit sorti de "Violator", et d’où se détache la très belle voix de Dave Gahan, envoûtant durant 7 minutes l’auditeur. Le disque se referme par "Corrupt", morceau de bonne facture et bien charpenté, auquel il manque cependant la petite émotion qui conclut toujours la dernière chanson de Depeche Mode ("Clean", "Higher Love", "Insight" ou "Goodnight Lovers").

Dire que ce disque déçoit est un euphémisme. La faute n’en revient sûrement pas seulement à l’investissement de Dave Gahan au sein de Depeche Mode. La tête pensante du groupe, Martin Gore, compositeur grandiose et mélodiste hors pair, semble fatigué, parfois même neurasthénique, depuis "Playing the Angel", et l’inquiétude guette quant à ce que sera Depeche Mode pour la deuxième décennie de ce XXIème siècle. Rendez-vous en 2013, en espérant que le prochain opus ne se limitera pas à une unique, mais parfaite, chanson.

Xavier

A lire également, sur Depeche Mode :
la chronique de « Playing the Angel » (2005)

In Chains
Hole to Feed
Wrong
Fragile Tension
Little Soul
In Sympathy
Peace
Come Back
Spacewalker
Perfect
Miles Away
Jezebel
Corrupt

 

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