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Disques

Cults

Cults - s/t

Eté 2012 : Spector en prison, son kit de survie « vivifiez vos émotions » a été retrouvé par un jeune couple new-yorkais, vingtenaire et frais tout plein. Alors Cults, culte ou cul-cul ? Comme on est fatigué, que la chaleur manque à l’appel (sauf, peut-être, dans notre Cul(ts)otte), on va pitchforkiser avec notre calCul(ts)lette. Messieurs-dames, suivez l’aimable guide (moi) dans le disque.

Dès l’abord, « Abducted », une Crystals choupinette défaille avant de vrombir au refrain, rejointe par son « leader of the pack » et un pont-Ronettes tout en échos. On est conquis (9), on sort dehors : « Go Outside », bande de musique solaire et strabique, calypso chillwave bêtassou et follement émolliente (8). Le vague à l’âme reprend avec « You’ll Know What I Mean », slow fifties à peine mutant qui ferait bien joli aussi sur le dernier Lykke Li (8). Dans la foulée, « Most Wanted » croise une Madeline Follin très Betty Boop et un cabaret gonflé à l’hélium avec sample Screamadelica pour fermer le ban. Gorgeous. (9). Petite baisse de tension avec « Walk At Night », et son grésil de guitares sur coulis trip-hop, un Masterchef mi-cuit qui culmine pourtant à 7. « Never Heal Myself » confirme les éléments transgéniques d’une chanteuse très haut perchée, tandis que le looping d’orgue en bambou nous tonkinise un peu l’aligot (5). Le ventre mou du disque se  poursuit : « Oh My God » accuse une certaine fatigue avec batterie Go ! Team et mélodie de crèche Montessori ; le gouzi-gouzi menace (5). « Never Saw the Point » resserre les rangs sur un chœur détriplé de girls-band vintage ; hélas, le « mur du son » numérique ne resplendit que dans un outre-monde où nos orteils cherchent encore à se poser (6). Retour de flamme, « Bad Things » et sa tristesse de synthèse nous fait un petit quelque chose à notre ventriCul(ts)e gauche, et touche même le droit à la reprise en micro-gospel (7). Dès les premières notes, le piano narquois de « Bumper » s’imprime dans notre tête de bois dur (« Cults » s’adresserait-il à tous les organes ?).

Classique presque instantané, ce duo à romance essuie-glaces rend déjà fou de jalousie She and Him. Osons : la voix de Brian Oblivion passe autrement mieux la rampe que celle de sa dulcinée toujours à deux doigts d’Olive Oil, Minnie Mouse ou n’importe quel personnage enfant-femelle de dessin animé. En attendant, « Bumper » est un « killer », comme on dit. Donc 9. Une demi-heure de tourments adolescents, et déjà la fin ? « Rave On » démarre acoustique avant de zébrer sous les chœurs à tue-tête et de pauser en a-cappella. Sève contenue et chabada, un 7 final.

Les comptes maintenant sous contrôle d’huissier, on arrive à une moyenne de 7, 272727 que les plus sagaces arrondiront à 7,3, soit un vrai bon disque de grande(s) vacance(s), idéal pour l’oubli des contingences, de la vieillesse, de la décomposition et plus généralement de la fin pataude de toutes choses en avanie et sans framboise. Pas génial à s’arracher les vêtements en hurlant au Wu Lyf (Rires) mais de quoi rêvasser en moulinant du bulbe, « l’été dans l’herbe, au bruit moiré d’un vol d’abeille » (Paul Verlaine).

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