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Disques

Spain – The Soul of Spain

Spain - The Soul Of SpainLa première chose à laquelle vous pensez quand vous écoutez ce disque de Spain, c’est à un disque de Spain. C’est frappant. L’effet est particulièrement accentué sur les toutes premières notes (à croire d’ailleurs que le groupe le fasse exprès – et ça doit être le cas), car les lignes de guitare rappellent très nettement « Nobody Has To Know » du deuxième album She Haunts My Dreams, mais ce sentiment a beau être parfois plus diffus, il ne vous quittera pas pendant toute l’écoute de l’album. Tant mieux diront certains : Spain c’est bien, Spain n’a jamais déçu, Spain fait frissonner, qu’ils fassent leur retour avec un pur album de Spain, c’est ce qu’on pouvait espérer de mieux. C’est dommage diront les autres : après avoir patienté aussi longtemps, on aurait été en droit d’attendre quelque chose d’un peu plus que cette émanation récursive. 

De fait, l’absence de surprise est totale. On retrouve le goût du groupe californien pour les textes sur la brèche, entre profondeur méditative et poème fleur bleue. On se délecte de la lenteur générale et du timbre voilé de Josh Haden. On est bercé par l’atmosphère nuageuse des chansons, qu’on trouve belles avant d’être efficaces, et souvent à la limite du doucereux. Ironie de la chose, comme c’était déjà le cas dans les précédents albums, c’est l’enchaînement de deux morceaux de bravoure qui donne à cet album le relief dont on le croit de prime abord dépourvu. Le solo de guitare cotonneux qui conclut « I Love You » enveloppe l’oreille et s’envole au-delà de la fin de la plage, dans les hauteurs de votre subconscient. Immédiatement après, « All I can Give » et son mantra répété à l’envi « Om Mani Padme Hum » devient dès la première écoute la clef de voûte du disque. Mystérieuse, hypnotique, c’est elle qui sonne le moins comme du Spain (il en fallait bien une), et c’est elle qu’on aura envie de retenir comme la plus emblématique de ce nouvel album. 

C’est sans doute ça l’âme de Spain, une musique qui évolue dans une constante relecture d’elle-même. Des nouvelles chansons qui revisitent les vieilles, une sonorité profondément ancrée, une façon d’émouvoir en bougeant le moins possible, à un rythme anti prolifique qui capture une forme d’immuable et nous a fourni quatre grands albums en vingt ans. Si celui-ci n’est pas le dernier, espérons que le prochain lui ressemble beaucoup.

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