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Wild Beasts – Present Tense

 Wild Beasts - Present Tense

En plaçant un rythme de forge au milieu d’une cathédrale synthétique, le single « Wanderlust » constitue une entrée en matière quelque peu trompeuse. Car tout excellent qu’il soit, il n’en est pas moins finalement assez peu représentatif du reste de « Present Tense ». En effet, on l’avait déjà compris avec leur précédent « Smother« ,  Wild Beasts a choisi la voie de son salut dans un ostensible rejet de l’emphase.

C’était donc reculer pour mieux sauter, ou plonger, au choix, puisque la suite marque un net ralentissement, avec en premier lieu l’effet de mettre en relief la discrète majesté de l’ensemble. Moins immédiate, son insidieuse beauté ne s’installe pas moins durablement au fil des écoutes.

Si l’on compare encore avec leur œuvre passée, il semble que la gaze d’une nouvelle pudeur se soit posée sur ces chansons, les teintant d’une gravité nouvelle sans pour autant que s’installe une mélancolie trop pesante. Même les titres a priori plus pop ne percent pas ce voile, que ce soit « A Simple Beautiful Truth », bijou d’electro-pop (ou comment rendre poignante une allégresse toute en réserve) ou « Sweet Spot », en équilibre gracieux et lumineux sur une fine ligne guitare/basse. « Mecca », plus classique, m’évoque irrésistiblement feu The Sound. Et puisqu’il faut parler des influences 80’s, elles sont clairement exposées (avec entre autres une présence marquée des synthés), d’autant plus facilement qu’elles sont parfaitement digérées au travers d’une production élégante.

La même retenue habille les derniers titres, dont les penchants souvent plus sombres accompagnent le ralentissement du geste déjà signalé plus haut, que ce soit « A Dog’s Life » qui se referme sur elle-même dans un élan un peu dépressif, ou « Past Perfect » et « Palace », dans un genre quand même plus élégiaque mais non moins émouvant.

On peut aussi ajouter qu’au-delà de l’évolution stylistique irréprochable, il s’avère à l’usage difficile de trouver une chanson qui ne mérite pas le détour (mais ça, ce n’est pas nouveau), pour conclure que ce quatrième album est tout sauf un faux pas dans une trajectoire déjà remarquable.

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