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Disques

DonMonique – Thirst Trap EP

DonMonique - Thirst Trap EP

Le buzz a suivi son chemin habituel avec DonMonique. D’abord, un titre, « Pilates », vieux de quelques mois déjà, mais propulsé tout à coup par une vidéo, où la jeune rappeuse de Brooklyn s’affichait en soirée avec quelques autres valeurs montantes, notamment les gens d’Awful Records. Et puis, un peu plus tard, un EP gratuit, mis en avant par une pochette où DonMonique posait dans une posture choc avec son amie le mannequin Chasity Samone, détournant une photo similaire avec Diddy. Suite à cela, le marketing viral faisant son effet, elle s’est retrouvée citée un peu partout, et a même fait son trou sur la blogosphère française, peut-être parce que ses racines new-yorkaises flattent les oreilles de nos compatriotes, qui ont toujours eu une affection particulière pour le rap de la Grosse Pomme.

Et de fait, le son new-yorkais est très audible sur « Thirst Trap », un EP produit par un autre local de l’étape, Stelios Phili, lequel s’était déjà chargé de quelques beats sur le très solide Ferg Forever d’A$AP Ferg. C’est visible dès le pesant « UNTLD », où DonMonique s’exprime avec Remy Banks et Wara From the NBHD, puis de son successeur « Drown », et enfin du finale « Jada », plus proches des tempos d’autrefois que du rythme souvent plus trépidant qui domine le rap contemporain. On retrouve aussi des boucles, et des basses lourdes, comme sur « Fifty Kay », avec Noah Caine. Et « Tha Low », avec ses petites notes de piano inquiétantes, s’inscrit également dans cette tradition, en plus de compter la présence d’un Danny Brown au meilleur de lui-même. Qui plus est, tout cela est renforcé par la voix basse et menaçante de la rappeuse, laquelle rappelle aussi, dès le message téléphonique qui ouvre le EP, les tons très sombres en vigueur dans le New-York des années 90.

Cependant, comme le titre semble l’indiquer, ainsi que ses liens avec des rappeurs d’Atlanta, DonMonique a voulu puiser en plus à d’autres sources, et rafraichir le vieux boom bap avec des sons plus récents, moins secs, en provenance d’ailleurs. « Pilates (Kendall, Kylie, Miley) », le morceau qui l’a fait connaître, et qui ne figure pas ici, ressemblait déjà davantage à une version très épurée du style ratchet en vigueur en Californie, et jouait sur un name-dropping qu’on aurait plutôt l’habitude d’entendre chez Migos. Et quelques passages encore sur « Thirst Trap », notamment « ION » avec son instru qui ressemble à du trap rap ralenti, et son refrain chanté à l’auto-tune, ou bien, de manière moins nette, les chantonnements de « Drown », ont un tropisme sudiste, confirmant que DonMonique devrait savoir régénérer le rap new-yorkais, plutôt que le répéter. A confirmer avec la prochaine sortie.

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