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Disques

Judah Warsky – Avant/Après

Judah Warsky - Avant/Après

« Musique dans mon ââââââââme… » : telle est l’épanadiplose du troisième album de Judah Warsky (Mathieu Cesarsky pour l’état civil) : les morceaux « Before » et « After » forment ainsi un diptyque idoine pour débuter et clore un contenu particulièrement prenant. Après s’être rapidement éloigné de ce qu’il savait faire au sein du trio Los Chicros, le Français se cale désormais clairement sur un axe qui relie Sébastien Tellier à Katerine en passant par Bertrand Burgalat (bien moins pour les arrangements que pour le phrasé), le tout sous la légère influence récente de Flavien Berger, compagnon de label avec lequel il avait enregistré « Seul », EP paru en 2015. Curieusement, le pensionnaire de Pan European Recording ne figure pas au générique malgré une production qui donne parfois l’impression de provenir de ses machines sur certains morceaux, tel que l’hypnotique « I Would Not Fear I Would Not Cry ».



Autant à l’aise en français qu’en anglais dans l’écriture et l’interprétation, Judah Warsky privilégie toujours un peu plus sa langue natale au fil de son œuvre et n’a pas décidé d’abandonner les thématiques qui lui sont chères, l’alcool en tête (« La Voiture Ivre », « Apporte-Moi L’Oubli » et son introduction imparable au piano). Côté ambiance, inutile de s’attendre à un équivalent du monumental « Marre De Tout » présent sur l’album précédent, « Bruxelles ». En effet, il faudra davantage chercher des similitudes du côté de la ballade « Au-Dessus De Tout ». Bonne nouvelle, les tubes sont bel et bien au rendez-vous : « Je m’en Souviendrai Jusqu’à la Fin de ma Life » pourrait presque passer pour un inédit de Katerine période « 8ème Ciel », tout comme « Les Oiseaux L’Ont Mangé », tandis que « La Voiture Ivre » revêt l’allure d’un morceau mélancolique de Bertrand Burgalat et n’aurait pas dépareillé sur l’album « Toutes Directions » de ce dernier.



Et s’il y a bien un titre dans ce nouveau recueil qui crée la surprise, c’est « Like In A Musical », qu’on croirait presque échappé du répertoire de Rufus Wainwright. On découvre au fil des albums les multiples facettes de ce caméléon de la chanson électroniquement assistée (s’il en est), et il reste à espérer qu’il y aura toujours, chez cet illusionniste de la désillusion devenu plus optimiste avec le temps, plus d’un tour dans son sac.

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