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ConcertsInterviews

Les rendez-vous de la Chapelle  

Avec une jauge limitée à une soixantaine de « happy few », la Chapelle de Châtillon (92) peut s’enorgueillir d’avoir reçu du beau monde, dont Elysian Fields, les anciens membres de Swell, Autour de Lucie, Claire Redor ou encore Garciaphone. Pour convoquer la magie, le lieu mise sur la qualité de l’acoustique et de l’accueil. L’hôte, Catherine Watine – elle aussi musicienne, suivie depuis longtemps par POPnews –, revient pour nous sur cette belle aventure.

Quelle est votre histoire avec ce lieu ? 
Catherine Watine : Comme toujours dans ma vie, ce sont la curiosité et l’instinct, doublés d’une sorte de prescience à imaginer les évènements à venir, qui me font avancer. En 2016, ma vie personnelle basculait avec le décès de mon compagnon après 40 ans de vie commune. Je m’étais remise à la musique avec quelques disques et quelques tournées en compagnie de mon groupe de l’époque. Puis l’insurmontable, le décès accidentel de mon fils en 2019. J’ai su alors que ma seule porte de sortie était de m’ancrer définitivement dans la musique et l’écriture, mais aussi, reconstituer un tissu social avec des personnes créatives, qui se servent de leurs mains : dessin, peinture, poterie, écriture et musique.

J’ai coupé court à toutes les relations superficielles de ma vie professionnelle d’avant et me suis décidée à remplir ma vie autrement. Je cherchais un lieu où faire de la musique sans déranger les voisins. J’ai visité un entrepôt à Bagneux, puis cette chapelle que j’ai pu voir, avant même qu’une annonce immobilière soit publiée. Ce fut un coup de foudre immédiat ! L’espace et sa solennité en quelque sorte, la sérénité, le calme, le petit jardin. J’avais trouvé mon lieu… Je savais qu’il me faudrait faire beaucoup de travaux, mais c’était là l’occasion de me relancer dans l’action.

Comment est née l’idée d’organiser des concerts ? 
C. W. : Par le passé, j’avais déjà réuni quelques personnes autour de mon piano dans d’autres lieux. Lorsque je suis arrivée à la Chapelle, l’évidence était là. Ce lieu n’était pas que pour moi, je voulais y inviter des artistes, des plasticiens, faire des café-philo, des soirées poésie, etc. A ce jour, j’y ai organisé douze concerts et la programmation continue jusqu’en juin pour l’instant, à raison d’un concert par mois. Pour autant, ce n’est pas un lieu de diffusion à proprement parler, mais davantage une initiative type « concert en appartement » où je reçois des amis artistes. Une participation aux frais leur est reversée pour leur permettre de présenter leurs projets musicaux.

Autour de Lucie en concert à la Chapelle.

Quelles musiques entendez-vous mettre en avant ? 
C. W. : Je suis assez éclectique. Le lieu a une superbe acoustique alors j’essaie de privilégier les concerts semi-acoustiques. Mais cela peut être aussi des formations étoffées, comme cela fut le cas avec Swell ou Elysian Fields (guitare, basse, batterie, clavier/piano). Et prochainement, je programme The House of Four (cinq musiciens sur scène) et The Reed Conservation Society qui seront sept ! Pour tout ça, je suis assistée par une équipe de sonorisateurs.

Parlez-nous du prochain concert, celui de Tycho Brahé… 
C. W. : Je connais Geoffroy Séré alias Tycho Brahé depuis de nombreuses années. Nous avons collaboré à quelques reprises. D’ailleurs, lors du concert du 8 février, il se peut que nous reprenions le titre du Velvet Underground “I’ll Be Your Mirror” qu’il avait relooké avec ses instruments jouets pour son album ”Géographies : Apologie de la reprise collective”. Puis très récemment, j’ai travaillé sur un long morceau qu’il a produit où il tient la note sol du début la fin. C’est devenu chez moi le titre ”Symphonie dissonante”.

J’ai toujours aimé sa grande singularité, un univers multiple renforcé par des instruments jouets qu’il explore avec la grâce et l’enthousiasme d’un enfant qui vagabonde, en ne voyant pas le temps passer. Nous avons aussi la même passion pour le bricolage de field recordings, que l’on inspecte ensuite en studio pour les enchanter. J’ai hâte de voir son installation sur scène avec son compère Benoit Ric.

Catherine Watine au piano.

Où en êtes-vous dans vos projets musicaux personnels ? 
C. W. : Je suis en pleine production de mon 16e album qui s’appellera “N’être qu’humaine”. Sans trop le dévoiler, après avoir voyagé dans toutes les contrées musicales, pop anglaise et française, folk, rock, punk rock, néo-classique, ambient, je reviens à la belle chanson française, mais avec des arrangements selon mon univers habituel.


Prochain concert : Le 8 février à 20h30, Tycho Brahé à la Chapelle de Châtillon (92), 5 impasse Hoche. Participation libre. 
Inscription : contact@watineprod.com 


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