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Disques

Mendelson – Le Dernier Album

Point final en cinq grosses cartouches : le chant du cygne noir de Mendelson, en espérant que ce vilain petit canard du rock français de Pascal Bouaziz n’en ait pas vraiment fini avec l’art enregistré.

«Voilà c’est fini. On va pas s’dire au revoir comme sur le quai d’une gare », chantait Jean-Louis Aubert, mais Mendelson n’est pas Téléphone et c’est bien tout le problème.

Mendelson, groupe de rock français, a choisi de fêter ses vingt-cinq ans de carrière en sabordant le navire et de sortir un disque pour nous expliquer son naufrage qui est aussi son triomphe. Un triomphe sans gloire, cela va de soi, pour ce groupe venu trop tard ou trop tôt.

On pourrait parler des années Lithium (d’ailleurs un fanzine de Renaud Sachet, maître d’œuvre de LanguePendue/Groupie devrait retracer tout ce pan de l’histoire du rock français bis : on l’attend avec impatience), pour lesquelles Mendelson serait le groupe qui aurait pu ou qui aurait dû emboiter le pas de Dominique A avec une musique populaire et exigeante, une pop littéraire connaissant ses classiques (genre Randy Newman et son « Lonely At the top » pour « Seuls au sommet », 2003) et cherchant à trouver sa voie singulière sans singer ses pères, osant les distorsions, la noise, le free dans une écriture ciselée, ironique toujours, amère souvent. Relisons la chronique de « Quelque part » et réécoutons “La Vie est pleine de surprise”, déjà un pied en dehors des clous des labels, ou du moins le cul posé entre deux.

Du projet bicéphale avec Olivier Fejoz dans sa première incarnation, Mendelson devient le vaisseau amiral de Pascal Bouaziz, capitaine en solitaire d’une armada de longs couteaux : Pierre-Yves Louis, guitare héros, Charlie O, aux claviers, Quentin Rollet, au saxo. Et, puisque la folie des grandeurs semble régner sur le petit peuple de Mendelson, Bouaziz s’offre non pas un mais deux batteurs, parmi les plus doués du rock indépendant français : Jean-Michel Pirès et Sylvain Joasson. On pourrait revenir longuement sur leur implication dans des albums ou projets fondateurs : citons pêle-mêle The Married Monk, Thousand, Bed, Fabio Viscogliosi pour ne citer que des noms faisant l’unanimité. On en reparlera dans dix ou trente ans : la preuve sera faite. Pour nous, c’est parce que la preuve est faite dès à présent que “Le Dernier Album” est si triste.

« Seuls au sommet » en 2003 mais personne, ou presque, ne l’entend de cette oreille. On se souvient d’un concert à Mains d’œuvres lors d’un Mo’Fo pendant lequel deux tendances de la musique indépendante se tiraient la bourre, un festival qui avait, cette année-là, décidé de privilégier les rencontres des uns et des autres, d’oser les mélanges. On sentait qu’il y avait communauté mais que certaines cloisons entrebâillées restaient hermétiques. On se souvient de Married Monk invitant Bouaziz à reprendre, en français, “Roma Amor” (on peut voir le concert ici). Je crois aussi me souvenir de Nico « Guinguette » hurlant pendant le concert : c’est le meilleur groupe du monde ! Etienne Greib avait dû aussi lui décerner dans “Magic, rpm”, le titre de meilleur groupe de banlieue de Paris ou un truc comme ça. Anecdote vraie ou pas, fantasmes, ces gars-là avaient raison. D’ailleurs les garçons ont toujours raison…

Lassé (rejeté ?) du musique business, même alternatif (c’est dire…), Mendelson sort en autoproduction “Personne ne le fera pour nous”, en 2007. Objectif : réunir les deux batteurs intérimaires, bœufer de concert et enregistrer ce qu’on peut. Et là, c’est la consécration… critique. 4 clés Télérama, album de l’année chez Lenoir de France Inter, White Session et tout le bordel. Il fallait bien ça pour ce double album rescapé, porté par une chanson incroyable, “1983 (Barbara)”, qui au-delà de tous ses mérites (immenses) permet, aussi, de damer le pion aux “Filles de 73” de Vincent Delerm. Et je défie quiconque de ne pas verser sa larme à l’écoute de cette chanson fleuve, ce voyage épique dans la nostalgie, avec Bouaziz en Proust de banlieue, la grande classe, la classe ouvrière, celle de Brigitte Fontaine bien sûr.

On aurait pu en rester là, savourer le (petit) succès, l’ironique retour en grâce mais pourquoi ?

Souvenirs, souvenirs encore, évidemment il n’y a que ça, Bouaziz et Pierre-Yves Louis en duo, en concert devant les fans de Mendelson, ceux d’hier mais surtout ceux de l’éphémère aujourd’hui d’alors. Le cul posé sur des chaises au Divan du monde. Un succès improbable pour des gens n’attendant, peut-être, que “1983 (Barbara)”. On n’en menait pas large, serrés sur nos petits sièges, un peu perdus dans cette foule sentimentale, pas vraiment attendue, un peu obligés de regarder, mal assis j’insiste, le spectacle d’un Bouaziz pince sans rire, doucheur écossais, sur les images volées de son frère cinéphile. On se souvient surtout des images d’Œdipe Roi de Pasolini, le plus mort de tous comme le chantera Pascal dans Bruit Noir, plus tard. Qu’est-ce qu’on foutait là ?

Des années après, ça marche toujours cet album. On l’a même fait écouter à nos parents, pas plus tard que cet été : “1983 (Barbara)” et même “Paris” de Bruit Noir. Ah qu’est-ce qu’on rigole… le soir, quand les enfant sont couchés, devant la tisane avec Mendelson.  Mais bon, je crois que ça les a touchés. Si on peut humblement contribuer à constituer l’internationale de la plombe et pourrir le bonheur béat de ses contemporains, c’est toujours un bien.

On continue et on continuera inlassablement le prosélytisme, envers et contre tous (on se brouillerait presque avec des amis très chers au sujet de Bruit Noir, pas plus tard que cet été encore : Bruit Noir, notre Affaire Dreyfus….), comme il se doit bien sûr. D’autres blogueurs et popeux de fond ont nommé leur fille (aucune certitude mais je le pense et surtout je veux le croire) Barbara. Mendelson, que voulez-vous, c’est la famille.

Preuve s’il en est de notre degré d’intimité :  au moment de barbouiller une contribution pour un fanzine imprimé façon luxe, on ressort une chanson de Mendelson (“La Force quotidienne du mal”), qu’on brandit comme un talisman en l’associant avec un dessin de la première échographie de notre premier enfant alors en gestation. Il y était aussi question de Visconti, de Burt Lancaster et de Mario Praz (ça va comme références ? C’est pas Plutarque mais bon…). L’enfant aujourd’hui va bien, il lit des livres plus épais que sa cuisse et a des idées bien arrêtées sur la musique. Merci Mendelson.

En 2013, toujours plus grand, toujours plus long, Mendelson rempile avec le même gang pour un… triple album, encore plus éprouvant, plus noir, repoussant les limites de l’écoute. Au programme, la paternité, une séparation (nous disent alors certaines personnes bien informées) et l’œuvre au noir de “La Force quotidienne du mal”, partout. Au centre, disque 2, une ample composition, “Les Heures”, 54 minutes au compteur. On le voit, Mendelson ne lésine pas. On n’est pas là pour caresser dans le sens du poil l’auditeur. Il y a peu de trouées dans cet océan noir si ce n’est Il n’y a pas d’autre rêve. Le rêve, seul échappatoire à cet abattoir social qu’est la vie pour ceux qui ne sont pas les héritiers, chers (?) à Bourdieu.

On aime tellement cet album à POPnews qu’on se bat pour le chroniquer. On se partage finalement le plaisir en trois (ou quatre). Par-delà les changements d’équipe, c’est la constante, on aime Mendelson et on se bat pour en parler. Mendelon n’aime pas les gens mais les pires gens de POPnews t’aiment, Pascal.

Entre-temps, parallèlement, Bouaziz s’offre en solitaire sur disque et en livre avec “Haikus” ou en duo avec Mitch Pirès, batteur passé aux machines et à la composition sous le nouvel alias Bruit Noir, toujours chez Ici d’ailleurs. Curieusement, c’est sous ce projet, bijou d’humour noir, qu’il nous offre son meilleur ces dernières années. Plus aigu, encore plus tranchant, il atteint, pour nous, son sommet d’écriture avec le deuxième opus « II/III » (2019), sur lequel l’insuccès, la misanthropie, les combats perdus, la haine de soi, la déliquescence sont des plus prégnants. Si Mendelson, en fin de vie, a été débranché, on peut toujours (?) compter sur Bruit Noir (si on compte bien, on attend encore un album. Non ? NON ??!). 

2017, avec “Sciences politiques”, Mendelson reprend très personnellement ses classiques, en français, croise les temps, retrace des lignes de crêtes entre le passé et le présent, livre une critique de la politique et un hommage à ses idoles.

Œuvre littéraire toujours, avec son compère Michel Cloup, lui aussi en pleine renaissance et retour en grâce par le biais de l’autoproduction (depuis l’émouvant et coléreux “Notre silence”), Bouaziz travaille pour la scène une lecture-concert tirée du récit du regretté Joseph Pontus, “À la ligne – feuillets d’usine” (2020). On les retrouve même en interview ici où Pascal parle, entre autres, de son attrait pour le rap de Lil Dicky.

Certes, c’est une adaptation mais on y retrouve les mêmes obsessions : raconter honnêtement la vie du peuple, des laissés-pour-compte, sans misérabilisme, ni fard, avec sincérité et autocritique, bien loin des fanfaronnades du rap. En bref, une sociologie de l’intérieur (si vous avez vu une horrible référence à Francis Cabrel, vous êtes bien tombés).

Bref, tout allait bien. Nous étions heureux…

Alors qu’on le trouvait dans une forme olympienne (ce “II/III” quelle pochette !), voilà que Mendelson nous lâche. Et c’est avec un disque magnifique, comme il le dit lui-même car si Bouaziz est le premier à cracher sur son insuccès, il est aussi, en même temps comme dirait l’autre, son principal thuriféraire.

Disque parfait, « Le Dernier Album » est un disque en spirale, tournant sur le petit monde de Mendelson, du premier titre déclaration, “Le Dernier Disque”, au final, “La Dernière Chanson”. La boucle est bouclée. Point.

On pense à “The End of Radio” de Shellac sur ce premier titre, qui est un adieu au média mais plus généralement, plus profondément, une chanson apocalyptique, beckettienne presque, « mais faut aimer Beckett » (“Le monologue shakespearien”, Vincent Delerm).

Shellac, Mendelson, deux monstres de la musique du passé, retrouvant un second souffle et inscrivant dans leur œuvre et dans la musique globale des chansons éternelles sur la mort, la fin.

Il tenait donc aux derniers dinosaures de conclure par l’objet en soi. Nous sommes les derniers de la génération du souvenir, de cette ère post-Proust qui enterre gaiement la tante Marcel. Cette nostalgie chère à Mendelson est le fait d’objets, de ressassement, de retravail sur la matière. C’est le vieux monde auquel il faut dire adieu. Katerine avait suivi le même chemin (“Ma vieille chaîne”) MAIS choisi la voie du succès en culotte rose et moustache de Magnum. Mendelson, c’est du solide, l’esprit de sérieux mais caustique. Grinçant. Et c’est pour ça qu’on l’aime tant.

J’me présente je m’appelle Henri. J’voudrais bien réussir ma vie. Être aimé ! Être beau, gagner de l’argent. Puis surtout être intelligent. Mais pour ça il faudrait qu’je bosse à plein temps.

Dans la boucle du “Dernier Disque” à “La Dernière Chanson”, on touche à la quadrature du cercle avec les origines (“Algérie”), l’“Héritage” et le centre nombriliste (“Les Chanteurs”).

Avec le temps (Avec le temps… ploum ploum au piano), Mendelson et Bouaziz se sont tournés de plus en plus vers l’autobiographie, avec ce faux paradoxe qui fait que parler de soi de manière très frontale et sincère touche à l’universel. 

On pourrait évoquer longuement aussi la musicalité propre au chant de Bouaziz, vraiment free, son parler-chanter refusant (presque toutes) les rimes. Celles qui restent n’en ont que plus de poids. 

Je crois que Pascal n’aimerait pas la comparaison, mais il y a chez lui quelque chose de Céline, de ce métro intime langagier qui embarque le lecteur/auditeur. Il s’agit de créer, ou de trouver une musique de la langue, de l’association, de partir du factuel, du concret pour dériver vers l’onirisme, le rêve ou le cauchemar. C’est ce qui entraîne les compositions vers des ailleurs inattendus, non voulus (“Algérie”), détraque le temps, l’étire ou l’immobilise, le ralentit jusqu’à la mort (“La Dernière Chanson”). Le dernier album est un album des possibles. Ou plutôt des impossibles.

C’est aussi l’album de l’impossible retour d’un auteur qui accepte de tourner en rond (même si la musique, dans ses détails, s’y oppose sans cesse). “Algérie” évoque ouvertement “1983 (Barbara)”, le tube, mais lorgne du côté de l’Arménien Aznavour, “Héritage” enfonce le clou du cercueil déjà bien chargé du “Succès” (Bruit Noir- II/III) même si le propos ici est plus amer, presque sans humour. On y retrouve Bouaziz, assez prompt à faire intervenir la touchante image de son fils et de son rôle de père à contre-emploi depuis “II/III”.

Bien loin du vrai-faux (?) méchant de “J’aime pas les gens, les gens c’est les pires” ou de l’autodépréciation amusante des albums précédents, la part sombre de Bouaziz est ici vraiment assumée. Y compris dans “Les Chanteurs”, chanson centrale, volontairement sabotée, bluette mal branlée, mal chantée, tiraillée, voire écartelée, qui fait place à la voie intérieure, l’importance centrale de la fratrie Bouaziz, à la futilité, la folie ordinaire mais offre aussi un lointain écho, peut-être, à une vraie-fausse bonne chanson de Dominique A, “Les Chanteurs sont mes amis”. Comme si finalement, on ne pouvait affronter cette thématique-là que par la dérision.

Dans l’ensemble, tout est pris sous un angle plutôt tragique. Bouaziz conclut par un nouveau requiem (pour un con), cette fois-ci loin de l’amusant “Requiem pour Pascal Bouaziz”, qui ouvrait Bruit Noir « I/III » (“Héritage”). Mendelson, groupe de la périphérie, groupe des confins, de l’outre-jazz, de l’alter pop, Monsieur Jourdain de l’electronoise.

On retrouve donc sur cet album tous les extrêmes de la musique populaire, quand elle ne s’avouait pas complètement vaincue, rendue au divertissement. C’est un chant du cygne comme celui de Ferré, à la croisée de chemins empruntés par Mendelson. Les apostrophes à Olivier dans “La Dernière Chanson” rappellent celles de “Richard”, autre désespéré en bout de course, au comptoir. Le « rien » d’ “Héritage” renvoie aux déclarations clamées haut et fort de “Il n’y a plus rien”.

Comme chez Ferré, la même poésie déclamée, le même goût pour un véritable zoo musical, un reste de vieux jazz, des glissés de contrebasse (hommage à la fretless d’Olivier Fejos ?), de claviers fouillés (au sens propre comme figuré) avec, ici, comme toujours, une prédilection pour les guitares tordues, bruitistes, pas bavardes mais diseuses, furieuses, comme celles qui ouvrent et ferment le disque : un océan de houle, un ressac de toms.

Est-ce un hasard si la partie la plus metal de Mendelson s’offre sur ce dernier album ? Au cœur d’“Algérie”, justement, centre décentré, digression repoussée s’imposant d’elle-même, explosion de colère. Ce défilement des images, souvenirs, idées, impressions (le grand père Léon, Leon…ard Cohen…), « maladies » aussi, chansons publiées ou avortées qui rappellent, comme pour “1983 (Barbara)”, le mélange des temps, des lieux dans l’ouverture de La Recherche de Proust. Comme le dormeur éveillé, il faut joindre les bouts, relier, amplifier… imploser (La Prisonnière) puis reconstruire, recoudre. Si c’est possible…

Évidemment, c’est la dernière grande chanson de Mendelson. Et si on est encore sous le choc du texte, il faudra prendre le temps d’écouter plus attentivement tout le discours d’un groupe d’individualités singulières elles aussi toutes au service du propos. On pense au bloc de La Horde sauvage de Peckinpah qui s’avance, uni, vers sa propre mort. Un bloc tout d’une pièce mais dont il faudra détailler par le menu chaque étincelle de vie propre. On pense à une prise live, improvisée, prélevée sur le vif. Forcément.

Ton style, c’est ton cul, c’est ton cul, c’est ton cul.

Il faut terminer avec style. Et le style c’est ton cul(te). Le dernier album, c’est un programme annoncé qui a mal tourné.

Rappel de la bohème (la bohèèèmeuh) des débuts, des membres, des personnes rencontrées sur la route… Étonnement, c’est aussi, un peu, notre carnet d’adresses qui défile, des personnes croisées ou admirées depuis longtemps. On pense aux frères Laureau dont on a tant apprécié le dernier Don Nino (coup d’cœur dans le blog à ta sœur, à lire ici), Quentin Rollet de Rectangle, pilier de comptoir et de nos scènes de concerts. C’est le compte à rebours phelpsien de Mendelson mais c’est aussi le nôtre. Message et media détruits (“Dead Media” de Hefner). Génération perdue une fois de plus. Rideau. Circulez, il n’y a plus rien à entendre. Faut faire autre chose. Ou ne rien faire du tout.

On en est là. Dans ce vide qui est plus que symbolique. On verra quand on aura reçu l’objet, qui arrivera lui aussi trop tard, des mois après la sortie officielle du disque, enfin sa sortie numérique comme on dit. Lock groove ou pas ? Quels seront les derniers signes laissés par Mendelson, groupe culte. Mon… cul…

Reste que si le geste est beau, on n’a pas envie qu’il devienne a posteriori un testament plus tragique encore, à la Purple Mountains. Il y a des signes qui font mal (“Requiem”, “Adieu”, “Partir”). On veut croire à une énième preuve d’humour noir et on espère qu’il n’y a pas plus de dernier album que de beurre en branche. De toute façon, Bruit Noir I/III. Bruit Noir II/III… J’insiste, on attend bien un III/III ? Faudra au moins ça pour s’en remettre…

Ce sera le dernier album. Le dernier disque. Et ce sera un disque… magnifique. Ainsi soit-il.

Avec l’aide de Johanna D. la souris déglinguée.

“Le Dernier Disque” est sorti chez Ici d’ailleurs le 15 octobre 2021 en version CD et numérique, les vinyles arrivent dès que possible !

Une « box » comprenant un livre paru chez Mediapop est disponible en 200 exemplaires mais je crois que c’est déjà mort.

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