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Disques

Verve Remixed

VERVE – Remixed
(Verve / Universal) – [site]

MUS - El NavalFan de Richard Ashcroft, passe ton chemin. Ici point de « On Your Own » remixé par Kevin Shields pour le concours José Bové de la plus belle coiffure graissée au roquefort. En fait, permettez-moi plutôt de dire du bien de Vivendi. Ou plus précisément d’une de ses filiales : Verve. Car ce label de jazz fondé dans la deuxième moitié des années 50 a pris l’initiative depuis plusieurs années de rééditer en CD quelques unes de ses pépites qui étaient devenues quasiment introuvables. Par exemple, « A certain smile, a certain sadness » d’Astrud Gilberto accompagnée par Walter Wanderley, un de ces vynils de velours à cause duquel votre serviteur a failli avoir une crise cardiaque. Rendez-vous compte : une merveille quasiment disparue de la circulation trouvée dans une brocante à 20 F (ou 2000 anciens francs pour les encore plus vieux que moi), il y avait de quoi défaillir, croyez-moi. Autre trésor réédité avec pochette originale grande classe : le « Big Band Bossa Nova » de Quincy Jones (sur lequel joue aussi un certain Lalo Schifrin) dont d’ailleurs le titre « Soul Bossa Nova » a connu une seconde jeunesse grâce à une publicité ronaldienne à l’époque du Mondial 98 et grâce à Austin Powers (yeahhhh !!!).
En somme, le back-catalogue de ce label a de quoi impressionner : Stan Getz, Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Sarah Vaughan (qui a chanté Mancini), Count Basie, etc… Dans la lignée de ces rééditions luxueuses, Verve publie aujourd’hui deux compilations : une Unmixed et une Remixed. La lourde tâche d’enrobage sonore estampillé 2002 a été confiée à des cadors : Rae & Christian, Thievery Corporation, De-Phazz, UFO, Tricky,… Remixeurs qu’on imagine néanmoins prosternés devant ces dieux anciens depuis qu’ils ont appris à se servir de leurs oreilles. Remixeurs susceptibles donc de ne pas oser relifter les originaux, paralysés par la peur de tuer le père (ou plutôt la mère, vu le choix des originaux retenus ici). Bref, a priori un véritable exercice casse-gueule. Et pourtant ce disque est une parfaite réussite et pousse encore plus loin l’exercice entamé par l’album « Play » de Moby (qui avait déjà réussi un très bon travail d’empailleur). Malgré un premier mix de Dorfmeister plutôt raté (bizarrement), le reste de l’album est un vrai nectar : Billie Holiday remixée par Dzihan & Kamien ridiculise la Bjork circa « Debut », Thievery Corporation brode une robe de soirée lumineuse à Astrud Gilberto, Ella Fitzgerald boostée par De-Phazz envoie au tapis Morcheeba et le prix du remix le plus réussi sera décerné au candidat MJ Cole.
En dépit de la méfiance initiale que peut provoquer ce genre de compilation, il faut reconnaître que le mariage réussi entre les voix d’hier et les metteurs en son d’aujourd’hui font de ce disque un des meilleurs de l’année 2002.

Mr Modular

Willie Bobo – Spanish grease (Dorfmeister con Madrid de los Austrias Miga Reserva)
Carmen McRae – How long has this been going on? (MJ Cole)
Astrud Gilberto – Who needs forever (Thievery Corporation)
Dinah Washington – Is you is or is you ain’t my baby? (Rae & Christian)
Nina Simone – Feelin’good (Joe Claussell)
Shirley Horn – Return to paradise (Mark de Clive-Lowe)
Ella Fitzgerald – Wait’till you see him (De-Phazz)
Billie Holiday – Don’t explain (Dzihan & Kamien)
Nina Simone – See line woman (Masters at Work)
Sarah Vaughan – Summertime (UFO)
Billie Holiday – Strange fruit (Tricky)
Tony Scott – Hare Krishna (King Britt)

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