Loading...
Disques

Dahlia – Le grand jeu

DAHLIA – Le Grand Jeu
(Wagram) [site] – acheter ce disque

DAHLIA - Le Grand JeuAlors que le groupe avait été contraint de sortir son premier album tout seul, avec le soutien de son tourneur, le démarchage pour lui trouver un distributeur a finalement donné lieu à une signature en bonne et due forme pour un deuxième album. Avec un curriculum vitae pareil (tournée en première partie de Tarmac, lauréat du FAIR, critiques élogieuses un peu partout), on aurait pu espérer que les maisons de disques se montrent un peu moins frileuses, mais il va falloir s’y faire, celles-ci préfèrent attendre que les artistes aient fait à leur place le travail de lancement avant de se mouiller.
Du coup, pour aborder un tel album, deux angles d’approche sont envisageables. Le premier, c’est de le juger à l’aune du parcours du groupe, que l’on connaît depuis ses débuts – qui datent tout de même de 1999 – ou presque – en ce qui me concerne, 2001. Il apparaît alors assez clairement que la musique du groupe a perdu quelque peu de sa fièvre, que le nerf a cédé sa place au muscle. En témoigne la paire introductive, "braises" et "fragments", délibérément rock. Les fantômes folk cabossés d’Amérique qu’on guettait sur leurs précédentes productions – Passion Fodder, Violent Femmes – sont partis agiter leurs chaînes ailleurs. Le chant, majoritairement en français – alors qu’un 50/50 avec l’anglais prévalait sur le premier album -, donne l’impression que la musique de Dahlia s’est avec le temps et le travail cristallisée sous une forme plus proche de la "chanson rock" – et la chanson rock, c’est moins ma tasse de thé, je le confesse. Le soin porté aux paroles vient toutefois contrebalancer ce sentiment, même si elles s’avèrent parfois un peu tortueuses, riches mais difficiles à suivre – "on en oublierait presque qu’on est fait l’un pour l’autre", à force.
Et puis il y a l’autre façon de voir les choses, qui est de considérer "le grand jeu" comme un premier album, un vrai départ. Découvrir par exemple l’excellent "Contre courant" (repêché du premier album et du EP autoproduit de 2001), savourer l’alliance arrivée à maturité entre influences folk-rock américaines et sensibilité plus pop, le style très personnel et l’univers cohérent du groupe, l’apport mélodique du violoncelle, les refrains efficaces mais pas racoleurs, la production soignée et intense. Sous cet angle-là, il est permis de croire qu’un bel avenir s’offre à Dahlia. A l’écoute de leurs efforts initiaux, j’aurais juste souhaité me sentir plus concerné par la direction qu’a prise leur musique. Leur succès espéré n’en sera toutefois pas moins légitime.

Guillaume Sautereau

Braises
Fragments
Contre courant
Rien ne change
Nouvelles du dehors
(Boredom) Coming
Retrouvailles
Aimant
Ma cécité
Silence
Pistol

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *