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Mogwai – Interview

Après une matinée passée à trouver quelque chose qui ressemble à un micro enregistreur – finalement un mini-lecteur mp3 qui n’affiche que du chinois -, une course folle dans le métro digne de Rush Hour 2, rencontre avec Mogwai en promo quelques semaines avant la sortie de « Mr Beast », dernier opus qui sort ces jours-ci – chouette album dans la lignée des précédents. Disponibles et cordiaux, mais plutôt laconiques sur leur musique, qui se passe le plus souvent de mots, les Ecossais se montreront plus loquaces à propos de Glasgow, du statut de l’Ecosse, ou de leur public. C’est surtout Stuart Braithwaite, leader, guitariste et chanteur occasionnel du groupe, qui parle – avec cet accent écossais inimitable mais parfois compréhensible.

Qu’est-ce que vous pourriez nous dire sur votre dernier album, « Mr Beast » ?
Je crois qu’on l’aime plutôt bien.

Vous le préférez aux précédents ?
Je ne sais pas s’il est meilleur… en fait je pense que oui. Il est certainement plus intéressant, plus…(pause réflexive) sophistiqué, il contient des choses qu’on n’avait pas faites auparavant.

Mais en substance la musique n’a pas vraiment changé…
Ah bon, tu trouves ? Ouais, c’est vrai, on n’a pas vraiment essayé de changer, on a juste fait des morceaux qu’on n’aurait pas pu faire avant. Ce n’est pas une révolution pour nous… Juste une évolution.

Et ce titre, « Mr Beast », ça vient d’où ?
Oh, ça, c’est juste une blague : en fait on débarquait à l’aéroport, et il y avait ce chauffeur de taxi qui attendait son client avec une pancarte marquée « Mr Beast ». On s’est regardés, en pensant, c’est incroyable, t’as vu ça, il faut qu’on appelle notre album comme ça. C’était vraiment trop drôle.

Vous choisissez toujours vos titres d’albums dans les aéroports ?
Non, comme ça nous vient. Ce n’est pas le genre de choses qui est prioritaire pour nous. C’est un peu comme le nom du groupe…

Vous n’êtes pas tenté par la technologie, les ordinateurs ?
Pas vraiment. C’est pratique en live pour retranscrire certains effets, mais cela reste assez loin de notre univers de base…

La musique techno ne vous attire pas plus que ça, alors ?
Ça sonne souvent pas mal, mais ça n’est pas vraiment notre truc…

Est-ce que vous êtes sensibles aux réactions du public quand vous jouez ?
Oui, en général, c’est quelque chose que l’on ressent assez intimement. Sur scène, on sait assez vite si on joue mal, le public nous le renvoie d’une façon ou d’une autre… Et quand on joue bien, les gens réagissent mieux…

Votre rapport à une certaine violence, à l’électricité, est toujours présent. Quelle importance tient l’idée de brutalité au sein de Mogwai ?
C’est essentiel. Le ressenti physique est primordial ; quand tu écoutes Mogwai, tu le ressens profondément, dans la poitrine, dans le ventre, tu crispes les mâchoires, et c’est parti. Mais il n’y a pas de violence réelle – cela dit je comprends que l’on puisse parler de violence à propos de notre musique.

Finalement ça se rapproche un peu de la dance music, quelque part : pas/peu de paroles, une certaine immédiateté du ressenti ?
(Stuart, pas très convaincu) Ouais, si tu veux…

Enfin bon, en plus, il y a sans doute un message sous-jacent, quelque chose de plus politique, de plus radical, dans la musique de Mogwai, non ?
Nous n’avons pas de message politique, du moins notre musique n’est pas l’expression d’un message politique ou d’un autre… Elle n’est pas reliée à une volonté de revendiquer quoi que ce soit.

Quand vous intitulez un album  » Happy Songs for Happy People », vous êtes un peu sarcastiques tout de même…
Oui, c’est vrai. Mais en fait ce n’est pas très important – notre musique n’est ni joyeuse, ni vraiment triste. Ce n’est pas tellement une question de mots.

Mais pour jouer aussi fort, vous devez bien être en colère contre quelque chose. Votre attitude est quand même assez punk.
Oui, je crois qu’il y a de cela. Ce n’est pas que nous soyons en colère, et notre culture est différente de la culture punk, mais certains rapprochements nous conviennent assez bien, tous ces groupes qui ont eu une attitude intransigeante au moment de la vague punk…

En parlant de cela, et après avoir intitulé un album « Young Team », et un autre  » Come on Die Young », votre rapport à une certaine jeunesse se porte toujours bien ?
(rires) Quoi, tu veux dire qu’on est vieux, c’est ça ?

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