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Concerts

Holden – Paris, La Cigale, le 19 décembre 2006

HOLDEN – Paris, La Cigale, Le 19 Décembre 2006

Ce soir-là, quelques jours avant Noël, la scène de la Cigale a déjà un petit air de fête de famille avec Holden et ses nombreux invités. Dehors le froid mord sèchement tandis qu’à l’intérieur la douceur de la salle associée au confort des sièges capitonnés offre un refuge idéal à mon corps transi. J’arrive trop tard pour porter un jugement objectif à la prestation du trio Diving With Andy dont j’ai entendu parler en bien. En revanche, je suis déjà installé au balcon quand Tchéky Karyo fait son entrée sur scène entouré de ses musiciens. Une belle voix et une sacrée prestance ce Tchéky, surtout sur les deux reprises (dont un superbe morceau de flamenco) dont il nous gratifia. Pour le reste, l’aurait d’urgence besoin d’un parolier et aussi de se défaire de ses manières de comédien cabot. Pas chien, le public récompense cette prise de risque par des applaudissements nourris.

holden à la cigale - armelle pioline

Puis c’est au tour d’Holden d’investir la scène pour défendre "Chevrotine", son troisième album sorti en début d’année. Le coup de froid du dehors ne semble pas gêner la chanteuse habillée court et sexy. Rayonnante, Armelle Pioline nous met tout de suite dans la confidence : ce soir il y aura plein d’invités et ça va être super. Ça tombe bien, le public est venu pour ça. Les quelques mois passés en tournée ont incontestablement durci le son du groupe qui joue plus rock que sur le disque. La voix d’Armelle, toujours sensuelle, contraste avec les guitares ouvrières du discret Mocke, le véritable architecte sonore de la soirée.

holden à la cigale

Bref, ça tourne plutôt bien jusqu’à ce que le défilé des invités ne perturbe un peu le rythme du concert sans lui apporter de réelle valeur ajoutée. JP Nataf d’abord, assez transparent malgré une reprise enlevée de Johnny Thunders ("You can’t Put Your Arms Round a Memory"), Bertrand Belin encore plus falot, Albin de la Simone et Jeanne Cherhal ensuite, échappés du conte musical "Le Soldat Rose", et puis… Jean-Louis Murat pour le duo "L’orage" ? Ben non, Vincent Delerm à la place et son flegme anglais ! Quelle déception. Non pas que les chansons aient été mal jouées, au contraire. Mais j’aurais préféré qu’Armelle s’efface un peu derrière le micro pour laisser ses invités s’exprimer. J’aurais voulu des gens capable de faire la différence au lieu de servir de faire-valoir à un groupe qui n’en a pas besoin. Pépère sur ce coup-là, Holden. Comme cette soirée passée à applaudir mollement entre deux chansons et à regarder ma voisine dormir emmitouflée dans son manteau. Un signe, non ? Jusqu’au rappel final où le groupe entonne une reprise enjouée de Sun Ra avec Albin de la Simone et l’ex-Innocents reprenant en chœur le refrain "We Travel the Spaceways from Planet to Planet". On se serait cru dans un meeting des Verts quelque part en Allemagne. Nous étions simplement un mardi soir à Paris. Avec Holden mais sans la magie de Noël !

Luc
Photos par Antoine Legond
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