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Phantom Buffalo -Tadaloora

Phantom Buffalo - Tadaloora

Mon histoire avec Phantom Buffalo avait commencé par une erreur d’emprunt à la bibliothèque municipale. Attiré par la pochette, j’avais emprunté « Cement Postcard With Owl Colours », dernier album en date de Phantom Buffalo, en mélangeant allègrement Avi Buffalo et The Phantom Band. Une fois le disque sur la platine, et mon erreur réalisée, je suis tombé en admiration devant ces morceaux pop à la fois évidents et diaboliquement bien composés, ce vademecum de la musique qui compte. Cette heureuse confusion m’amène à découvrir avec une grande joie « Tadaloora », nouvelle livraison en date, et aboutissement de plusieurs années de recherche d’un équilibre musical enfin trouvé.

Sorti sur l’excellent label Microcultures (déjà à l’origine du dernier album de Soltero et de « Now » d’Angil & the Hiddentracks), ce nouvel album du groupe enfonce le clou déjà planté durablement par « Cement Postcards … », tout en jouant sur différents styles qui lui donne son sel. Si l’album précédent sonnait globalement très américain dans ses influences (Byrds, Neil Young, le psychédélisme américain dans son ensemble), Phantom Buffalo a cette fois-ci davantage tourné les yeux vers la perfide Albion. « Gilded Gate » sonne comme un inédit de Belle & Sebastian de la grande époque : cette voix fluette, la petite trompette toute en fragilité… Les dentelles de guitare sur la valse « Amateur Florist », ou encore la parfaite pop-song « Horse Named Reginald » viennent rappeler la finesse des compositions, cette marque du groupe qui le distingue très largement de ses pairs en 2012. C’est en effet la capacité de Phantom Buffalo  à créer des morceaux en poupées gigognes, suivant des mouvements ascendants et descendants, qui permet à l’album de tenir la boucle.

« Stark Glass Man » concilie la finesse britannique et la rugosité d’un certain rock américain, avec sa mélodie en montagne russe, d’une beauté sidérante.

Phantom Buffalo sait aussi jouer avec les tensions musicales, qui rappellent leurs origines américaines, ou la beauté du folk californien, comme l’évoquent le bien nommé « Field and Forest », interlude remplie de subtilité acoustique, les tiroirs musicaux contenus dans « Flag City », ou  encore l’électrique « Frost Throat », étendue comme peuvent l’être les morceaux du Loner sur « On the Beach ». La production regorge de sonorités référencées à une certaine idée de la pop : le phasing et le vibrato sur « Flag City » ne sont pas sans évoquer le « My Friend Jack » de The Smoke, grand hit psychédélique de 1967.

« Tadaloora » est un grand disque, qui place Phantom Buffalo dans le club très fermé des orfèvres pop, aux côtés des Trash Can Sinatras ou de Camera Obscura.

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