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Bilans annuels

Bilan 2021 – L’année des VIP

Ils sont musiciens ou tout simplement acteurs de la musique, et la rédaction de POPnews les aime. Et parce que nous les aimons, nous leur avons demandé de revenir sur cette année écoulée. Qu’avez-vous écouté en 2021 ? Quels ont été les moments marquants de cette année ? Qu’attendez-vous de 2022 ? Voici leurs réponses !

Wax Tailor

Album 2021 : “The Shadow of Their Suns”.

– Quels sont les albums que tu as le plus écoutés cette année ? 

Avec les plateformes, on est de plus en plus dans une culture du single donc je n’ai pas bloqué sur beaucoup d’albums cette année.

Mon album préféré cette année c’est Nine de Sault. C’est clairement le projet musical que je trouve le plus excitant de ces dernières années.

J’ai également pas mal écouté “A Magnificent Day for an Exorcism’” de Th1rt3en, le projet initié par Pharoahe Monch avec Daru Jones (le batteur de Jack White) et le guitariste Marcus Machado. L’album passé un peu inaperçu alors que c’est réussi et Pharoahe Monch est toujours aussi bon à 50 piges !

Enfin, je dirais le “Sound Ancestors” de Madlib. Ce n’est pas mon disque préféré de cet artiste, mais ça reste Madlib et je trouve que c’est ce qu’il a fait de plus intéressant et expérimental depuis longtemps, donc ça domine toujours la mêlée.

– Comment as-tu vécu cette année 2021 ?

Le mot qui me vient, c’est résigné. J’ai annulé ma tournée au moment où c’était le choix de la raison. C’est compliqué. Je sais que je ne suis pas le plus à plaindre, mais il y a des jours plus faciles que d’autres. J’ai mis le temps à me remettre en studio dans ce contexte, mais j’ai fini par m’y replonger et cela aide à traverser la période.

– Quels sont tes espoirs pour l’année prochaine ? 

C’est assez lié à la question précédente. A titre personnel, j’espère simplement retrouver un peu la route. Après, du côté du monde, je ne suis pas viscéralement pessimiste mais je dilue mon optimisme dans une bonne dose de lucidité, donc je vais avoir du mal à te dire que je vois « les lendemains qui chantent ». On est à l’ère du bruit, tout est fait pour nous écarter de la réflexion, c’est effrayant. Les mass médias n’ont jamais autant servi d’arme de distraction massive, j’ai l’impression de vivre dans “Idiocracy”. Tu allumes ta télé, tu vois un idiot utile du système, tête de gondole face à un passe-plat croupier médiatique qui n’est peut être même pas conscient qu’il dit “les jeux sont faits, rien ne va plus”.  Je crois que j’espère juste un sursaut collectif.


Pascal Bouaziz (Mendelson)

Album 2021 : “Le Dernier Album”

– Qu’as-tu écouté en 2021 ?

Honnêtement, je crois que je n’ai rien écouté du tout. 

– Comment as-tu vécu cette année ?

J’ai coupé la radio, les réseaux, etc. Je ne regarde plus que de temps en temps certaines vidéos de Blast, le nouveau média de Denis Robert. Surtout celles où ça ne parle pas de « cette année si particulière ». 

Sinon j’ai fait de chouettes concerts avec les amis Julien Ruffié et Michel Cloup pour le projet “A la ligne, chansons d’usine”. Il y avait souvent du monde dans les salles en « cette année si particulière ». Joseph Ponthus, l’auteur du texte dont est tiré le spectacle en question, est mort à 42 ans en ce début d’année.

– Qu’attends-tu de 2022 ?

Qu’est-ce que ça peut bien faire, ou changer, ou quoi que ce soit, ce que j’attends de 2022 ? Je serais vraiment surpris de le savoir.


Maxwell Farrington & Le SuperHomard

Album 2021 : “Once”.

Quels sont les albums que vous avez le plus écoutés cette année ?

Maxwell : “Kode Fine & Sons” de Taylor Skye.

Je pense que c’est l’album que j’ai le plus écouté. Il est vraiment fantastique et super bien fait.

Christophe : “Coral Island” de The Coral.

Je suis un fan hardcore de The Coral depuis leurs débuts et ce double LP ne m’a pas décu du tout, bien au contraire ! Il possède lui aussi une illustration de montagne sur la pochette, tout comme l’excellent LP de Gruff Rhys sorti lui aussi cette année : un gage de qualité !

Maxwell : “Atheniande Momus.

C’est un album qui est sorti le même jour que “Once”, et qui défonce tout. J’étais déjà très fan de Momus mais cet album m’a beaucoup marqué.

Christophe : “Years in Marble” de Raoul Vignal.

Ce disque est paru sur le label Talitres, comme le nôtre. Raoul Vignal a vraiment tout : de magnifiques chansons, une voix douce qui ressemble un peu à celle de Eirik Glambek Bøe (King Of Convenience), et c’est un guitariste hallucinant de dextérité. Le voir en concert pour la première fois il y a peu m’a mis une monumentale claque : quel talent !

Maxwell : “Main gauche” de Jokari.

Cet album est sorti le 10 décembre et je l’ai écouté cinq fois en quatre jours ! Pour moi c’est beaucoup. Et j’aimerais l’écouter encore ce soir si je peux, et le faire écouter à plein de gens. C’est un disque sublime.

Comment avez-vous vécu cette année 2021 ? 

Maxwell : Super année, mais j’ai pris du bide.

Christophe : Une année faite de moments incroyables. Comme par exemple écouter Iggy Pop parler de notre album sur la BBC, passer une heure avec Antoine de Caunes dans son émission sur France Inter, faire un concert depuis La Route du rock filmé par Arte, tourner un peu partout en France dans toutes ces belles salles et ces festivals… C’était assez irréel pour nous après l’année pourrie que fut 2020. Et en même temps, 2021 a été encore une année pleine de doutes et d’incertitudes : c’est assez paradoxal. Et de mon côté, j’ai moi aussi pris un peu de bide, je crois, hélas (voir question suivante).

Quels sont vos espoirs pour l’année prochaine ?

Maxwell : Aller jouer dans les pays nordiques, manger du Currywurst à Berlin, des pork pies à Leeds, un Schnitzel à Vienne et pourquoi pas un Lamington avec une pinte qui ressemble à de la pisse en Australie ! 

Christophe : On adore manger (et, pour Maxwell, cuisiner aussi), c’est assez terrible ! Et oui, en 2022, on veut jouer, voyager, jouer et jouer encore partout où ce sera possible. On va sortir un EP de six nouvelles chansons vers mars-avril et on va continuer à en écrire plein d’autres pour notre deuxième album commun.


Raoul Vignal

Album 2021 : “Years in Marble”.

Quels sont les albums que tu as le plus écoutés cette année ?

• Arvo Pärt, “Sanctuary” : superbe musique pour moments introspectifs.

• Julian Bream, “Music of Spain” : Julian Bream est décédé en 2020, mais la nouvelle de sa disparition ne m’est parvenue que cette année. J’ai donc ressorti ce coffret où l’on retrouve le maestro de la guitare classique plongeant dans le répertoire musical espagnol.

• Van Morrison, “Blowin’ Your Mind” : trouvé par hasard dans une brocante, bonne trouvaille pour moi qui ne connaissais que “Astral Weeks”.

• JE Sunde, “9 Songs About Love” : découvert un peu sur le tard cette année, j’ai pu rencontrer JE sur une date où j’assurais sa première partie. Hâte de le recroiser !

• Deru, “1979” : je me suis endormi tellement de fois en écoutant ce disque que je n’ai dû écouter la fin de l’album qu’en rêve.

Comment as-tu vécu cette année 2021 ?

Je tire un bon bilan de cette année. La première moitié de 2021 a été marquée par la préparation, puis la sortie de mon troisième album “Years in Marble”. Puis, à l’été, j’ai pu retrouver le rythme des tournées, ce qui n’était pas évident au début (la réadaptation à la scène n’a pas été si facile que ça). J’ai pu revoir du pays, des gens, et retrouver la part de ma vie qui m’avait manqué.

Quels sont tes espoirs pour l’année prochaine ?

J’ai l’espoir que les concerts continuent, et plus précisément que le public revienne en force.


Martial (disquaire passionné et éclectique – Total Heaven à Bordeaux)

Quels disques as-tu le plus écoutés cette année ?

Amyl and the Sniffers – “Comfort to Me”

Et je ne m’y attendais vraiment pas, vu que leur précédents disques ne m’avaient pas du tout touché. Il y a cette fois, outre l’énergie et le charisme de dingue du quatuor australien, une science du tube punk pop qui tient de la grâce pure et simple, tant Amy Tailor et ses potes semblent incapables du moindre calcul… L’album est déjà un classique.

Arthur Satan – “So Far So Good

Arthur, le talentueux et teigneux guitariste de JC Satan, a donc sorti un disque solo. Tout le monde a été cueilli à froid. Point de rock lyrique et puissant ici. Mais une très délicate pop d’obédience sixties, basiques (Kinks et Beatles) en tête. Réussite absolue. Raffinement des arrangements. Songwriting évident. Infinie délicatesse…

• Bad Nerves – S/T

Un autre classique instantané que le premier jet des Bad Nerves. Encore du punk. Des réminiscence de Jay Reatard. Et de Fidlar. Des petites bombes de moins de 2 mn, sprintées avec classe et détermination. Aucun temps mort. Aucune faiblesse d’inspiration. Aucune baisse de régime. Des constructions d’horloger. Des petits chœurs ici. La deuxième guitare qui s’arrête juste là, pour reprendre plus loin. Un batteur dingo. Un grand chanteur. Viva Bad Nerves !!!

• El Michels Affair – Yeti Season

Le New-Yorkais Leon Michels, multi-instrumentiste et producteur, boss du label Big Crown, étoffe sa soul céleste de touches turques, indiennes, et d’un fort côté évocateur puisé dans l’esprit des meilleures musiques de film. Le résultat est incroyable de variété. Limpide.

Mais aussi…
Pogy et les Kefars – “Teenage 80’s” : punk/power pop de Marseille, chanté en français. Des textes touchants et une exécution tirée au cordeau. Le concert au Café Pompier, à Bordeaux, était exceptionnel.
Kiwi Jr. :Cooler Returns” : Des Canadiens inspirés, reprenant le flambeau de Pavement – versant pop uniquement.
Froid Dub : “An Iceberg Crusing the Jamaican Coastline” : techno minimale et cold, mariée à la suavité de la musique jamaïcaine.
Boost 3000 :Quel album” : de Toulouse, des enfant jouant à Katerine et Aquaserge, avec une dextérité étonnante.
NOFX : Les papes du punk à roulettes, élus à vie. Toujours pertinents, drôles et intelligents.
Olivier Rocabois : “Olivier Rocabois Goes Too Far” : pop anglo-saxonne, baroque et belle, du Divine Comedy chanté par Bowie… J’arrête là, mais j’en ai autant derrière !

Comment as-tu vécu cette année 2021 ?

Un peu comme tout le monde. Au jour le jour. A ne pas savoir à quelle sauce on allait être mangé. A me lamenter de la fermeture des petits lieux, clubs, bars et salles de concerts à Bordeaux. Et pourtant, à toujours retrouver de l’énergie, grâce a cette incroyable multitude musicale, cette avalanche de sorties, cette qualité aussi constante que touchante.

Qu’attends-tu de 2022 ?

Que l’émerveillement se poursuive.


Olivier Rocabois

Album 2021 : “Olivier Rocabois Goes Too Far”

Qu’as-tu écouté en 2021 ?

Field Music, Lucio Battisti, Baden Powell, George Harrison, Andrea Laszlo de Simone, Divine Comedy, Wendy Carlos, Damon Albarn, Richard Davies, Soft Machine, John Cale, Michel Delpech, Pierre Barouh, Aphex Twin, Andy Shauf, The Three Degrees, The 5th Dimension, Wings, Ravi Shankar, Andy Partridge, Squid, Animali, Martin Newell, John Howard, Dennis Wilson, Gruff Rhys, Flaming Lips, Sufjan Stevens & Angelo de Augustine, John Cunningham, Sergueï Prokofiev, Léon Minkus, Arlo Parks, Pharaon de Winter, Villagers, Arnaud Fleurent-Didier…
Et les collègues Le SuperHomard, Maxwell Farrington, Julien Ribot, Nicolas Paugam, Boris Maurussane, Serieyx, Brisa Roché & Fred Fortuny

Comment as-tu vécu cette année 2021 ?

En montagnes russes : comme tout le monde, je suppose ! Exalté par la sortie de mon album que j’ai vécue comme une (re)naissance : la mienne puis comme celle d’un enfant. Ego trip puis partage et autonomie de la progéniture : il était une fois la vie ! Ultra-flippé par les questions existentielles, la mort annoncée des êtres aimés, les soucis financiers, etc. Mais toujours très excité/stimulé par l’amour qui circule et toutes les nouvelles chansons qu’il me reste à écrire. Rien d’extraordinaire, je suis un cliché sur pattes (tendance bipède).

– Qu’attends-tu de 2022 ?

De grandes joies, de bonnes surprises, des voyages, plus de concorde dans la société, plus d’autodérision, de l’amour et du sexe pour tous/toutes, un EP, une tournée, la préparation du nouvel album, des souvenirs glorieux, des papillons dans le ventre.


Julien Ribot

Album 2021 : “Do You Feel 9?

Qu’as-tu écouté en 2021 ?

J’ai forcément beaucoup écouté les mixes de mon album “Do you feel 9?” (rires) sorti en octobre dernier. Ce qui est toujours assez douloureux d’ailleurs parce qu’ils ne semblent jamais terminés, et qu’il faut du temps avant que la brume des couches multiples ne se dissipe. Maintenant, ça va mieux. J’arrive enfin à écouter mon disque. Sinon, j’ai beaucoup écouté l’album “Cavalcade” de Black Midi, je ne me lasse pas non plus des albums de Gorillaz, j’aime aussi beaucoup Pond ou King Gizzard & The Wizard Lizzard. Beaucoup de jazz aussi comme Julian Cannonball Adderley (le live de 1963 à Lugano est une pure merveille), le Eric Dolphy Septet avec Donald Byrd (live à Paris enregistré au Chat qui pêche en 1964), “Africa/Brass” de John Coltrane, Sun Ra, ou le chef-d’œuvre d’Alice Coltrane “Reflection on Creation and Space”, ou encore, pour rester dans les “Reflections” : le “Piano Reflections” de Duke Ellington. Beaucoup de musique brésilienne (je suis fou du “Construçao” de Chico Buarque), etc.

Comment as-tu vécu cette année 2021 ?

A la fois bien et à la fois catastrophé. Bien, car j’ai sorti ce nouvel album merveilleusement bien accueilli. J’ai aussi composé et enregistré ma première B.O. avec un orchestre symphonique pour le très beau nouveau film de Joanna Grudzinska, “Tout de moi ne disparaîtra pas”. Expérience magique. Mais catastrophé par ce que nous vivons en ce moment, par les visages qui disparaissent, par l’omniprésence des QR codes sans nuances (système inventé à la base pour tracer des pièces détachées dans les usines Toyota !), etc.

– Qu’attends-tu de 2022 ?

Je travaille déjà sur un nouvel album, donc je me souhaite de le terminer en 2022 et y faire participer mes enfants (Ringo à la trompette et Coco Jo à la flûte). J’aimerais aussi peindre davantage, j’aimerais développer des projets liant musique et art contemporain, terminer le script de mon long-métrage que je coécris avec Bahareh Azimi et trouver une (super) production, travailler sur de nouvelles musiques de film, sur un roman graphique, continuer à collaborer avec ma compagne Annabelle, etc.


Nicolas Falez (Fontaine Wallace)

Album 2021 : “Le Projet”.

Qu’as-tu écouté en 2021 ?

• Françoiz Breut – “Le Flux flou de la foule”

• Gontard – “Akene”

• Queen of the Meadow – “Survival of the Unfittest”

• Alexandre Delano – “Ven Ven Ven”

• Maxwell Farrington et Le SuperHomard – “Once”

et le titre “Les Chanteurs” sur “Le Dernier Album” de Mendelson.

Des disques en circuit court, des productions plutôt artisanales sur des labels courageux, de la beauté pour le monde… ce qui en fait des objets politiques. Bien sûr, je pourrais aussi mentionner “HEY WHAT” de Low et “Carnage” de Nick Cave et Warren Ellis. Deux albums d’artistes au sommet, jamais assoupis malgré d’impressionnantes discographies qui m’accompagnent depuis maintenant des décennies (!).

Comment as-tu vécu cette année 2021 ?

Je retiens un micro-micro-événement, mais forcément le plus important pour moi : la sortie du deuxième album de Fontaine Wallace.

– Qu’attends-tu de 2022 ?

Que les questions du climat et des inégalités dominent enfin le débat politique. Normalement, je devrais ajouter ici une pirouette comico-cynique, du style « merci Père Noël »… Mais non : que les questions du climat et des inégalités dominent enfin les débats politiques.


Benjamin Durand

Livre “Oasis, la revanche des ploucs” écrit avec Nico Prat (lire leur sélection de vidéos).

Qu’as-tu écouté en 2021 ?

“Carnage” de Nick Cave & Warren Ellis.
J’aimerais beaucoup citer des disques de petits jeunes qui m’apprennent le sens de la vie mais ce sera le “Carnage” de Nick Cave et Warren Ellis. La trajectoire de Nick Cave depuis que Warren Ellis sculpte sa musique est de plus en plus fascinante. Chaque nouveau disque est toujours plus juste, plus pertinent, plus sensible. La première écoute était brutale, mais quand on prend la peine d’y revenir, on est frappé par l’observation jubilatoire de la marche du monde, des peurs et croyances actuelles (“Hand Of God”, “White Elephant”). Et ailleurs, Cave a appris à parler de son regard. Il ne se cache plus dans de la narration parsemée de petites outrances et de clichés. C’est un peu comme dans les touchants échanges avec ses fans sur son site The Red Hand Files, où il se passe désormais de l’interview journalistique pour s’ouvrir totalement, sans posture ni malice.

J’ajouterai à ma sélection Billie Eilish qui fascine toujours autant, même si pour l’instant son dernier disque me semble manquer de la force uppercut du premier.
Et puis mention spéciale au très beau “Daddy’s Home” de St. Vincent, maladroit mais attachant hommage aux années 70 suaves (Steely Dan ou Bowie époque “Young Americans”).
Et puis ma sucrerie réactionnaire offerte par des petits jeunes perdus à la frontière entre Lancashire et Yorkshire : “Second Time” du groupe The Goa Express.

Comment as-tu vécu cette année 2021 ?

J’ai retrouvé le bonheur de retourner aux concerts après les confinements. Le bonheur de retrouver cet environnement qui est le meilleur de la vie. Maintenant, il est à craindre que l’impact à longue échelle soit compliqué pour la musique live. Le vrai retour à la maison, c’est celui-là.
Autre évènement : la prise du Capitole par les partisans de Trump. On verra l’impact sur le long terme.

– Qu’attends-tu de 2022 ?

1 – Comme tous les ans, qu’est ce qui va se passer d’imprévu ?
2 – Que vont faire Billie Eilish et Alex Turner en 2022 ?
3 – A titre personnel, ce sera le travail sur la revue “Raymond” qui rassemblera textes et interviews sur l’univers des comiques. Je participe à l’aventure avec mes amis Thibaud Gomes-Leal, Nico Prat et Mathias Deshours et on a hâte que ça sorte.


François Joncour

Membre de Pastoral Division (qui a sorti “Les Choses” cette année) et auteur de l’album “Sonar Tapes”.

– Qu’as-tu écouté en 2021 ?

Mendelson – “Le Dernier Album” d’un des meilleurs groupes d’ici, sinon le meilleur. Pascal Bouaziz est un auteur invraisemblable. Sans oublier le groupe autour de lui : intense comme du Swans.

– Low – “Double Negative” et “HEY WHAT”

– Sunn O))) – “Pyroclasts” et “Metta Benevolence”

– KMRU – “Jar”

– Adrianne Lenker : “Songs & Instrumentals”

– Shannon Wright – “Providence”

– Yann Tiersen – “Kerber”

– Cévennes – “Vers quelques attracteurs étranges”

– Byron Westbrook – “Distorsion Hue”

– Drew McDowall – “Agalma”

– Colin Stetson & Sarah Neufeld – “Never Were the Way She Was”

– Quel a été l’événement marquant de l’année pour toi ?

En musique mais pas que, évidemment le film “The Beatles – Get Back”.

– Quels sont tes espoirs pour 2022 ?

Que les enjeux écologiques contemporains soient pris au sérieux. Un débat politique qui prenne un peu de hauteur. Le disque de Thomas Poli, “This Flow”, aux Editions Cage/Impersonal Freedom. De belles rencontres musicales !


Sol Hess

Auteur de “The Missing View” et, avec le Boom Boom Doom Revue, de l’album “And the City Woke Up Alone

– Qu’as-tu écouté en 2021 ?

Rien Virgule – “La Consolation des violettes” (Permafrost)

Les disques de Rien Virgule ont toujours une place particulière dans mon cœur. Celui-ci est vraiment marqué par la grâce et est traversé de mille fantômes. A l’image de certains films ou romans, je pense que ce disque ne me quittera jamais.

Emmanuelle Parrenin & Detlef Weinrich – “Jours de grève” (Versatile Records)

Emmanuelle Parrenin, connue notamment comme figure emblématique de l’avant-garde folk des années 70, s’associe sur ce disque au musicien électronique allemand Detlef Weinrich. Ça donne un album doté d’une poésie sonore très riche, tout en étant assez hypnotique. A noter les superbes participations du très regretté Ghédalia Tazartès, disparu plus tôt cette année.

Ben Shemie – “303 Diary” (Nahal Recordings)

Un nouveau disque solo par le leader de Suuns. Une musique électronique en roue libre (“Everything is Spinning”), tout en étant très organisée, et qui a beaucoup d’âme.  C’est archi-inventif et vraiment très beau. Pour moi, c’est une sorte de spiritual-free-electro.

Myriam Gendron – “Ma Délire – Songs of Love, Lost & Found” (Les Albums Claus)

De la très belle folk de Montréal. Complètement intemporelle et très habitée. Cet album a été un très bon compagnon de route cet automne.

Antoine Souchav’ – “Yellow Magic Harpsichord” (Dokidoki)

Antoine Souchav’, qui joue du clavecin sur mon album solo “The Missing View”, arrive à faire une jonction entre la musique savante et la pop de façon complètement détendue et fun. Sur cet album, il rend hommage à Ryuichi Sakamoto et Yellow Magic Orchestra… au clavecin. C’est jouissif et ça groove à mort.

Sophie Aezambre-Leroy – “Mix Tape Kaoss” (La Souterraine)

Sophie Azambre-Leroy était une moitié d’un de mes groupes français préférés, Savon Tranchand. Ces dix dernières années, en parallèle à ses projets, elle s’est amusée à explorer les possibilités du Kaossilator, ce mini-synthé jouet à écran tactile fabriqué par Korg. Cette mixtape compile une partie des morceaux qui ont résulté de cette expérimentation. L’univers de Sophie m’évoque de façon assez éloquente l’inconscient des rêves. A cette image, il y réside quelque chose d’un peu inquiétant tout en étant très drôle.

Ben Lamar Gay – “Open Arms to Open Us” (International Anthem)

Un disque sorti en fin d’année, mais que j’ai déjà beaucoup écouté. On assiste à une fresque sonore jazz/R’n’B très riche et poétique. Par moments, on a l’impression d’écouter une sorte de Robert Wyatt à la culture hip-hop et R’n’B.

Qu’attends-tu pour 2022 ?

J’ai vu une affiche à la librairie N’a Qu’1 Œil à Bordeaux qui disait « Remplacer le capitalisme par une bonne sieste ». C’est une riche idée, je trouve.


Helen Ferguson et Julien Pras (Queen of the Meadow)

Album “Survival of the Unfittest” (interview)

– Qu’avez-vous écouté en 2021 ?

Helen : Je ne sais pas pourquoi mais j’ai peu écouté de musique cette année et n’ai pas pris le temps de découvrir les nouvelles sorties. Je vais avoir plein de belles choses à écouter pour rattraper le retard !

1 – Red House Painters – “Ocean Beach
Je ne connaissais pas très bien ce groupe, Julien m’a fait découvrir pendant qu’on réfléchissait à des sons de batterie pour l’album. Je suis allée chercher sur mon étagère le seul disque que j’avais, j’étais passée à côté à l’époque. Je l’ai écouté en boucle cette année.

2 – This Is the Kit – “Moonshine Freeze”, avec le fabuleux « Riddled with Ticks ». Kate Stables a ouvert son concert à La Réole toute seule à la guitare avec ce morceau. C’était magique. Son dernier album “Off Off On” est aussi une merveille.

3 – Connie Converse – “How Sad, How Lovely”. On m’a proposé de faire quelques reprises avant un très beau documentaire sur cette mystérieuse chanteuse dans le cadre du festival Musical Ecran. Je serais passée à côté si je n’avais pas été obligée de me pencher sur sa musique et de décortiquer ses accords. J’ai pris beaucoup de plaisir à reprendre ses morceaux.

4 – J’ai beaucoup réécouté les premiers albums de Fleetwood Mac, toute la période avec Peter Green. “The Green Manalishi” reste un de mes morceaux préférés.

5 – Raoul Vignal – “Years in Marble”. Je l’ai tout récemment découvert sur scène donc je n’ai pas encore usé le disque mais c’est ce que j’écoute en ce moment. Et au moins c’est sorti cette année, pas comme le reste !

Julien :

Luis Francesco Arena – “A Cool Breeze”
Little Jimi – “The Cantos”
The World Of Dust – “True Sound”
Red House Painters – “Songs for a Blue Guitar”
(j’en oublie plein…)

Quels ont été les événements marquants pour vous cette année ?

Helen : Deux sorties, mon album “Survival of the Unfittest”, enfin, après un an d’attente, et la sortie du nouveau Victory Hall. Cela faisait longtemps que Julien n’avait pas dévoilé de nouveaux morceaux, je suis heureuse pour lui et d’avoir apporté ma petite contribution à ce beau disque.

Une lecture, “The Bell Jar”, unique roman de Sylvia Plath qui m’a tant émue. Je n’avais jamais osé le lire car il évoque des sujets qui me touchent de trop près mais j’ai bien fait de me faire violence. C’est là justement la magie des livres, quand ils nomment ce qu’on n’arrive pas à exprimer.

Un départ, celui de Philippe Couderc (patron du label Vicious Circle), qui nous a surpris et bouleversés.

Julien : Malheureusement, l’événement le plus marquant pour moi a sans doute été la disparition de notre ami Philippe Couderc. Longue vie à Vicious Circle Records !

Qu’attendez-vous pour 2022 ?

Helen : J’ai composé un morceau en pensant à un duo avec une artiste que j’apprécie tout particulièrement. Nous venons d’enregistrer l’instrumental et je pense que je vais tenter ma chance. J’espère qu’elle dira oui.

Julien : Indéniablement le Metaverse que nous a concocté le camarade Marcus Zuchero. Le salut de l’espèce humaine repose sur tes épaules, le man ! Tous ensemble, tous ensemble, tous… Bon, plus sérieusement, la fin du calvaire Covid et la reprise des concerts, en nos contrées et à l’étranger.


Christophe Crénel

Livre de photographies “Big Bang, musiciens du nouveau monde” (éd. Braquage)

– Quels albums as-tu écoutés en 2021 ?

Feu! Chatterton – “Palais d’argile”
Geese – “Projector”
Lester Wiggin – “Holly Underwear”
Taur – “Half Somewhere”
Korin F – “L’arbre exponentiel”


Single : Coco Bans feat. Von Pourquery – “Being Brave Is Stupid”.

– Quel a été pour toi l’événement marquant de l’année ?

Le retour des Beatles avec le documentaire “Get Back” monté par Peter Jackson. Mieux qu’une visite de la Chocolaterie de Willy Wonka, une source de jouvence. Plongée en toute simplicité au cœur du réacteur des génies de la pop.

– Qu’espères-tu pour 2022 ?

Une quatrième dose goût framboise qui nous fasse retrouver notre humanité. Plus accessoirement, un bon nouvel album de Foals.


Yann Tambour (Stranded Horse)

Album 2021 : “Grand Rodeo”

– Quels disques as-tu écoutés en 2021 ?

Un disque de 2019 : “Subservient” de Larry Gus.
Et un autre de… 2022 : “Tsifteteli Club” by Deli Teli sur Rebel Up! (super label)

– Les événements musicaux marquants pour toi ?

Larry Gus en concert au festival Tremor aux Açores, et Star Feminine Band aux Transmusicales.

– Tes espoirs, attentes, envies pour 2022 ?

Terminer le prochain Stranded Horse autour du maloya (quasi fini), refaire un Encre (comme d’hab, sauf que cette fois j’ai vraiment commencé), et approfondir deux collaborations qui me tiennent à cœur. Sinon, mes attentes pour cette année, c’est que ce soit 2022 qui prenne de bonnes résolutions et pas nous. Ce n’est plus notre tour, là.

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